RDC: «Retirer vos mains sanguinaires de nos provinces» (Message de l’assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa)

Les évêques de l’assemblée épiscopale provinciale de Kinshasa se sont réunis en session ordinaire de 2023 du 16 au 21 mai à Kenge dans la province du Kwango.
A l’issu de cette assemblée générale, le Cardinal et les évêques ont porté un message de paix pour cette partie du pays qui vit dans une guerre civile depuis plus d’un an. le conflit foncier survenu sur le territoire de Kwamouth, dans la Province de Mai-Ndombe, s’est étendu comme un feu de brousse dévastateur qui a atteint les Provinces voisines du Kwilu, du Kwango, voire de Kinshasa. Les récents massacres et troubles perpétrés à Batshiongo, Mongata, Kipulamba, Kabuba, Tadika et à la ferme Mayobo, provoquant le déplacement massif des populations, continuent de semer la désolation et l’insécurité.
«A l’issue de plusieurs visites pastorales sur terrain,des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès de différentes couches de la population, nous en sommes venus à l’intime conviction que des mains invisibles sanquinaires à partir de Kinshasa se cachent derrière tous ces conflits», affirment les pères de l’église.
L’ASSEPKIN constate qu’à partir d’un litige foncier, ces conflits sont récupérés par des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique: «Visiblement, nous assistons impuissants à une pure instrumentalisation de ces conflits par certains hommes politiques en quête de légitimité locale»
Les évêques ont constaté que derrière cette mise en scène du conflit Teke/Yaka se cachent des intérêts économiques visant à confisquer les terres aux peuples qui les ont toujours occupées dans une coexistence pacifique.
«Retirez vos mains sanguinaires de nos Provinces ! Agissez en responsables pour protéger notre peuple ! Cessez de manipuler et d’instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les deuils récurrents !», ont ils exhortés ceux et celles qui ont la responsabilité au niveau de l’Etat.
Grace Shako